Quelles sont les origines de la famille de Lestendart ?
Il est généralement admis que cette famille est issue de Robert de Beynes.
Celui-ci pourrait descendre d’un seigneur de Beynes ou d’un seigneur de Montfort.
On verra que ces deux hypothèses peuvent se rejoindre.
Récemment est apparue la thèse de la filiation de Robert de Beynes avec Guy de Montfort, frère de Simon de Montfort, chef de la croisade contre les albigeois. Nous verrons que cette hypothèse est fausse.
Enfin, nous verrons qu’il y avait des Lestendart avant Robert de Beynes. Nous envisagerons les liens possibles entre les descendants de Robert de Beynes et eux.
En bref
La famille de Lestendart descend de Robert de Beynes. Ses ancêtres peuvent être :
Les origines de la famille de Lestendart : les seigneurs de Beynes
Les origines de la famille de Lestendart : les premiers seigneurs de Montfort
Les origines de la famille de Lestendart : ce n’est pas Guy de Montfort et de Briande de Beynes
Guy de Montfort et Briande de Beynes ont été mariés entre juillet 1224 et octobre 1228.
Robert a participé à la croisades des albigeois en 1209.
Il ne peut avoir été croisé avant d’être né !
Les origines de la famille de Lestendart : cependant il y a eu des Lestendart dès 1050-1060
- Lors de la conquête des Pouilles et de la Calabre par les Hauteville de Robert Guiscard.
- Des Lestendart, seigneurs de Hanches sont connus entre 1050-1060 et 1110.
Dans le détail
La famille de Lestendart descend de Robert de Beynes. Ces ancêtres peuvent être :
- Les seigneurs de Beynes
- Les premiers seigneurs de Montfort
- En tout cas ce n’est pas Guy de Montfoert et Briande de Beynes
- Cependant, il a eu des Lestendart dès 1050-1060.
Les seigneurs de Beynes sont-ils les ancêtres de Robert de Beynes ?
A. Selon la base de données du site de la Famille Roglo, les ancêtres de Robert de Beynes sont :
1. Eudes de Beynes (Eudes de Beina, Eudes de Beyna, Odo de Beynes, Oto de Beynes) (1)
Chevalier, cité en 1123 et en 1143, vassal d’Amaury de Montfort, marié avec Ne dont Guynemer de Beynes qui suit.
2. Guynemer de Beynes (Guynemer de Bania, Guinemer de Beynes) (2)
Chevalier, fils d’Eudes de Beynes et de Ne, marié avec Ne dont Galeran de Beynes qui suit.
3. Galeran de Beynes (3)
Chevalier, décédé après 1163, vassal de Simon de Montfort, fils de Guynemer de Beynes et de Ne, marié avec Ne d’Ivry, fille du baron d’Ivry, dont Robert de Beynes qui suit.
4. Robert de Beynes (Robert de Baine) (4)
Chevalier, décédé après 1209, croisé en albigeois avec Simon de Montfort en 1209. Fils de Galeran de Beynes et de Ne d’Ivry. Marié avec Sanceline de Neauphle (Parents : Simon III de Neauphle, seigneur de Neauphle-le-Château mort après 1118 et Eve de Cernay) dont Galeran ou Galles ou Gallet de Lestendart qui suit et Pierre de Lestendart.
Remarque : Cette source donne Pierre et Galles fils de Robert de Beynes. D’autres sources donnent Pierre, fils de Robert et Galles fils de Pierre.
5. Galeran dit de Beynes Lestendart (Galeran dit Lestendart de Beynes) (5)
Chevalier, décédé après le 12 mars 1211. Proche de Simon IV de Montfort, dit, notamment par Guillaume Laisné, « maréchal de France », croisé en albigeois. Fils de Robert de Beynes et de Sanceline de Neauphle. Marié avec Ne de Dreux.
B. Tableau généalogique des seigneurs de Beynes ancêtres de Robert de Beynes
Eudes de Beynes, chevalier, 1123, 1143 x Ne
I
Guynemer de Beynes, chevalier x Ne
I
Galeran de Beynes, chevalier, x Ne d’Ivry, + ap 1163
I
Robert de Beynes, chevalier, x Sanceline de Neauple, + ap 1209
I
Galeran de Beynes dit Lestendart, chevalier, x Ne de Dreux, + ap 1211
C. Notes sur les seigneurs de Beynes ancêtres de Robert de Beynes
(1) Concernant Eudes de Beynes
1123 : « Isti sunt testes : Eustachius de Bretolio [Eustache de Pacy], Nivardus de Septolio(5), Willelmus Crispinus(6), Hugo Sine Censu [Hugues Sans-Avoir (Ch.F)], Paganus Bovenellus (8), Raherius Asinus, Berengerius, Odo de Beina, Johannes de Camporomerico, Amaricus de Esparno, Riccardus de Ebroias. »(Anne Terroine, Lucie Fossier, Y. de Montenon, « Chartes et documents de l’Abbaye de Saint-Magloire », 1960, t. 1, p. 102) « Dans le Petit Cartulaire de Saint-Magloire, on trouve en 1123, un Eudes de Beynes, Oto [Odo] de Beina, qui signe comme vassal d’Amaury de Montfort, un acte de donation par Nivard de Septeuil, fils d’Eudes, des dîmes de Galluys [Galluis, Yvelines (Ch.F)], Boissy [Boissy-sans-Avoir, Yvelines (Ch.F)] et Antouillet [Autouillet, Yvelines (Ch.F)], au prieur de Saint-Laurent de Montfort. L’année suivante, dans un autre acte, Amaury de Montfort mentionne l’église Saint-Martin, le four et la dîme de ses terres de Beynes. Parmi les témoins figure Ascelin de Beynes.
A divers titres, Beynes figure encore en 1143, dans une confirmation de Simon III de Montfort, de donations faites par son père Amaury.
(E. Grave, « Beynes et son château », in : « Mémoires de la Société historique et archéologique de l’arrondissement de Pontoise et du Vexin, t. 25, 1903, p. 127)
(2) Concernant Guynemer de Beynes
Entre 1162 et 1173 : « Galerannus filius Guinemer de Bania » (Lucien Merlet et Auguste Moutié, « Cartulaire de l’abbaye de Notre-Dame des Vaux de Cernay », 1857, en ligne sur http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/html/Vaux-de-Cernay/Vaux-de-Cernay_0025.html)
(3) Concernant Galeran de Beynes
« Gallerannus filius Guynemer de Bayna » est témoin d’une donation faite entre 1163 et 1173 par Simon de Neauphle à l’abbaye Notre-Dame des Vaux-de-Cernay.
Original en parchemin scellé. — Inv., p. 145, l. 1, nº 7. Transcrit par Olivier Guyotjeannin, en ligne sur elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/html/Vaux-de-Cernay.html
NB : L’acte, et surtout sa date, sont cependant sujets à caution : « Cette charte pourrait servir à fixer la date de celle nº XXV ; malheureusement elle est d’une fausseté évidente, comme nous l’avons fait remarquer page 28 : c’est une pièce fabriquée à plaisir au quinzième siècle pour les besoins d’un procès, ce que témoignent au reste les inscriptions placées au dos. Le sceau qui l’accompagne est le sceau dont se servait en 1206 (voyez nº CXXXVIII) Simon IV, l’arrière-petit-fils de Simon Ier qui est censé donner cette charte ; et la cire, l’empreinte, les lacs, tout prouve l’inexpérience sigillographique du faussaire.
D’ailleurs Simon Ier, le mari d’Ève, était mort avant 1154, ainsi que nous l’enseignent les pièces publiées dans ce cartulaire. (Voyez nos IX et X.) Un titre du chartrier de l’abbaye de Josaphat nous apprend même que Simon Ier était mort avant 1153 ; car en cette année Milon Nidelfensis dominus confirme le don fait à cette abbaye par Hugues de Buc, le même que nous avons déjà vu figurer parmi les bienfaiteurs des Vaux de Cernay (nº XXIV, p. 34). La confirmation de Milon est donnée à Davron, et les témoins sont, entre autres : Milon, chapelain de l’évêque Goslein ; Guillaume de Nogent, sous-diacre, chanoine de Chartres (voyez nº IX, p. 13) ; Gautier le Roux de Mareuil et Eudes de Plaisir, chevaliers dudit seigneur de Neauphle. L. M. »
(acte également transcrit par Lucien Merlet et Auguste Moutié, sous les auspices et aux dépens de M. H. d’Albert, duc de Luynes, Cartulaire des Vaux-de-Cernay, de l’ordre de Cîteaux, au diocèse de Paris, composé d’après les chartes originales conservées aux archives de Seine-et-Oise, enrichi de notes, d’index et d’un dictionnaire géographique, Paris : Imprimerie H. Plon, 1857-1858, 2 t. en 3 vol. (Documents pour servir à l’histoire du département de Seine-et-Oise).
(4) Concernant Robert de Beynes
Robert de Beynes est cité dans la « Généalogie de la maison de l’Estendart issue de celle de Montfort ; preuves de cette maison » établie par Guillaume Laisné, prieur de Mondonville, figurant dans ses Mémoires généalogiques manuscrits conservés aux AD28. (CDI.P.259 in :
« Mémoires de la Société Archéologique d’Eure-et-Loir », t. 3, 1883, p. 268)
« Lainé, prieur de Mondonville, donne dans son IIe volume, p. 259, une généalogie aussi confuse que difficile à déchiffrer de cette famille, qu’il fait descendre d’un cadet de la maison de Montfort. En voici un résumé qui sera complété et rectifié en quelques points par les notes qui suivront : Robert de Baine, fils du troisième fils du comte de Montfort et de la fille du baron d’Ivry, suivit Simon de Montfort à la guerre contre les albigeois ; ses descendants portent encore en Languedoc le nom de l’Estendart.
Note : Pierre de L’Estendart pourrait donc descendre de Pierre L’Estendart qui aurait accompagné son père en albigeois et y aurait fait souche. II épousa la fille du S. de Neaufle, dont il eut Pierre, qui prit le nom de L’Etendart et Gallet, maréchal de France (selon Guillaume Morin in « Histoire générale des pays de Gastinois, Senonois et Hurepoix », 1630, p. 110. C’est ce Gallet qui aurait été connétable de France et qui épousa la fille du comte de Brie-Comte-Robert, dont il eut Jean, Guillaume, Jacques et Marie, femme du fils de la Rocheguyon (Jean de La Roche-Guyon) ?
Mémoires de la Société historique de Rambouillet et de l’Yveline, t. 5, 1881, pp. 200 et al. https://archive.org/stream/mmoiresvolume00rambgoog)/mmoiresvolume00rambgoog_djvu.txtb.
« Robert de Baynes, illustre chevalier du XIIe siècle, qui tenait son origine de la maison des comtes de Monfort et était allié aux maisons de Chartres et de Vendôme. »
E. Delamare, « Histoire de la paroisse et commune de Roncherolles-en-Bray », 1865, pp. 33-35. C.Faucherand, 30 iv 2016.c. Egalement cité dans la « Généalogie de la maison de l’Estendart, dressé par Jean de la Taille, sieur de Rondaroy, en 1588« , citée par Joseph Noullens dans « Maison de Bully : notice historique et généalogique« , 1874, p. 47 :
« Les de l’Estendart auraient, au dire de leur généalogiste, Jean de Rondaroy, une origine qui se perd dans les brumes de la féodalité naissante. Ils descendraient d’un comte de Montfort, vivant à la fin du Xe siècle sous Hugues Capet ». « L’Estendart : Maison alliée des ducs de Chartres, de Vendosme et des comtes de Montfort dont ils tirent leur origine : lesdits de l’Estendart ont été employés en guerres tant contre les albigeois qu’autres et, du temps que régnaient le roy Philippe Auguste, conquirent le pays et comté de Toulouse. Il y eut un chancelier de France et archevêque de Reims qui sacra le roi Charles septième (effectivement, il s’agit de Regnault de Chartres). Un autre qui fut connestable, nommé Galle de L’Estendart, du temps que régnaient les rois Charles cinquième et Charles sixième (non identifié). Dates d’exercice des maréchaux Jean de Mauquenchy et Louis de Sancerre et du connétable Olivier de Clisson. »
Guillaume Morin, « Histoire générale des pays de Gastinois, Senonois et Hurepoix », 1630, p. 110
(5) Concernant Galeran Lestendart dit de Beynes
Le 12 mars 1211, palais de Carcassonne : « Galerandus Estandart » est témoin avec notamment Bouchard de Montmorency lors de la donation des châteaux de Pezenas et de Tourbes par Simon de Montfort à Raymond de Cahors, consul de Montpellier. NB : Cette charte est rédigée en latin. Le nom a été transcrit « Galardi Estandart » dans l’« Histoire générale de Languedoc », t. 3, 1737, p. 229 (qui donne le texte complet de l’acte) mais bien transcrit « Galerandi Estandart » dans l’édition des :
« Inventaires et documents : Layettes du Trésor des Chartes », Archives nationales, 1909, t. 5, p. 67) Ch. Faucherand, 14 v 2016.
Note sur le prénom de Galeran
Ce prénom lignager renforce la probabilité des filiations indiquées par Guillaume Laisné. En effet, à partir de Galeran de Beynes, on trouve notamment :
– son petit-fils Galeran Lestendart
– son petit-fils Gallot Lestendart alias Galeazzo Stendardo
– Galeran de Neauphle
– Galles Lestendart
– Galles Lestendart
– Galeotto Stendardo
– Galon Lestendart
– Gallon Lestendart
– Gallon Lestendart
– Gallot de Lestendart
– Gallot de Lestendart, seigneur de Bellegarde
– Gaillardin de Lestendart.
Si Galeran ou Galles est l’aîné des fils de Robert, il porte logiquement le prénom de son grand-père paternel, Galeran de Beynes. À l’époque en effet, les aînés portent souvent le prénom de leur grand-père paternel et les cadets le prénom de leur grand-père maternel.
Si Galeran ou Galles est fils cadet, l’onomastique permet d’envisager que les grands-parents maternels de Galeran de Beynes soient Agnès de Montfort et Galeran de Meulan, seigneur de Beaumont-le-Roger (1104-9 avril 1166, Préaux). D’une part, ceci corroborerait l’origine Montfort partout mentionnée pour cette famille. D’autre part, ceci expliquerait également la récurrence des prénoms Robert dans cette lignée avec Robert de Beynes, Robert Lestendart (Robert est le prénom du père de Galeran de Meulan, seigneur de Beaumont-Roger) et Agnès avec Agnès Lestendart .
Dans les mêmes conditions, Galeran de Chartres et Galeran de Meulan pourraient également être des ascendants possibles.
Robert de Beynes descend-il directement d’un seigneur de Montfort ?
Selon Lainé, prieur de Mondonville, Robert de Beynes descendrait d’un seigneur de Montfort (ils devinrent comtes plus tard) qui vivait au temps d’Hugues Capet (roi de France de 987 à 996). Ce seigneur de Montfort aurait eu un fils nommé Pierre. Son épouse, fille du comte de Chartres, aurait eu trois fils et deux filles. L’une des filles épousa le comte d’Etampes, l’autre le comte d’Evreux. L’aîné des fils épousa la fille du comte de Vendôme, le deuxième la fille d’Hector de Dampierre (ou Dammartin) et le dernier la fille du baron d’Ivry dont il eut Robert, seigneur de Beynes (seigneurie qu’il eut en partage ou apanage). Il prit le nom de Beynes selon la coutume des puînés. Son cri ou devise était Estendart Beynes, puis Lestendart.
A. Tableau généalogique des seigneurs de Montfort ancêtres de Robert de Beynes
Seigneur de Montfort (vivant avant l’an 1000)
I
Pierre de Montfort x la fille du comte de Chartres
I
2 filles… 3 fils… le troisième, N. de Montfort x la fille du baron d’Ivry
I
Robert de Beynes
I
Famille de Lestendart
Remarques de Pierre d’Hozier
« Robert 1er du nom sgr de Beine, était descendant d’un sgr qui fut comte de Montfort du temps que les titres de Ducs et Comtes n’étaient pas encore héréditaires en ce Royaume, car il faut entendre que ledit comte environ le temps que régnait en France Hue Capet, eut de sa femme un fils nommé Pierre lequel ayant épousé la fille du Comte de Chartres eut trois fils :
Afin que je ne parle de ses deux filles dont l’une épousa le Comte d’Etampes et l’autre le Comte d’Evreux, l’ainé desquels épousa la fille du Comte de Vendôme, le second la fille d’Hector de Dampmartin, et le troisième la fille du Baron d’Ivry dont ce messire Robert par lequel nous commencerons cette généalogie est issu et eut pour son partage ou appanage la sgrie de Beine audit comté de Montfort de laquelle il porta le nom comme s’était lors la coutume des puisnés de prendre le surnom de leur partage, ainsy que le greffier du Filles a très bien remarqué, conservant le cry ou devise des Estendards Beine en Lestendart. »
Remarques de Mr Pierre d’Hozier sur la généalogie de la Maison de Lestendart (il reprend la thèse de Guillaume Lainé). (BN PO 1699 fol 185-87)
B. Remarque au sujet de ces deux premières hypothèses
Dans la thèse développée sur le site de la famille Roglo, Galeran de Beynes épouse Ne d’Ivry.
Dans la thèse rapportée par Lainé et transmise par Pierre d’Hozier, le troisième fils de Pierre de Montfort épouse la fille du baron d’Ivry.
Galeran de Beynes et ce troisième fils de Pierre de Montfort pourraient donc être la même personne.
Robert de Beynes est-il le fils de Guy de Montfort et de Briande de Beynes ?
Guy de Montfort, frère de Simon de Montfort, a épousé en secondes noces, en juillet 1224, Briande Adhémar de Monteil, veuve de Lambert de Thury. Celle-ci prend le nom de Beynes, Guy lui ayant donné le douaire de Beynes. Ils ont pour enfants :
– Guy, mort sans héritiers en Terre Sainte en 1250
– deux filles religieuses à l’abbaye de Porrois (future Port Royal), Alice et Agnès (ou Eléonore et Jeanne ?)
– selon certaines sources, Robert de Beynes
– certaines sources donnent même Guillaume Lestendart de Beynes dit « le vieux.
Guy de Montfort est tué le 31 janvier 1228 au siège de Varilhes.
Voyons pourquoi Robert de Beynes ne peut pas être leur fils.
Briande épouse Guy de Montfort en juillet 1224. Celui-ci meurt le 31 janvier 1228. Leur union dure donc 3 ans et 6 mois, soit 42 mois. Elle a pu accoucher entre avril 1225 et octobre 1228. Une femme peut être enceinte un mois après son accouchement. Il y a ainsi un intervalle de 10 mois minimum entre chaque frère ou sœur. Briande a en conséquence pu avoir au maximum quatre enfants pendant son union avec Guy de Montfort. Elle a eu Guy, Alice et Agnès et pourrait avoir eu Robert entre avril 1225 et octobre 1228.
Or l’on sait que Robert de Beynes a suivi Simon de Montfort à la croisade des albigeois en 1209, soit 16 à 19 ans avant sa naissance présumée !!!
Pourquoi cette ascendance a-t-elle été formulée ? Probablement pour faire coïncider l’ascendance des Montfort et le nom de Beynes.
Il y aurait eu des Lestendart dès 1050 ou 1060
A. La conquête des Pouilles et de la Calabre par les Hauteville
Sous le règne d’Henri Ier (1031-1060), les Normands envahirent l’Italie. Les Guichards (comprendre les Hauteville avec Robert Guiscard) y conquirent alors les Pouilles et la Calabre. Des seigneurs français les auraient accompagnés parmi lesquels des Lestendart.
Remarques de Mr Pierre d’Hozier sur la généalogie de la Maison de Lestendart, BN PO 1699 fol 185-87
B. Des Lestendart, seigneurs de Hanches, connus entre 1050-1060 et 1110
1. Par ailleurs, les folios 194 et 195 des PO 1699 rapportent un arbre généalogique donnant la descendance d’un Rahier Lestendart entre 1050 et 1119.
Raherii (Rahier) a 3 enfants :
– Almaricius (Amaury) qui suit
– Gouchildis, fille, ca 1100
– Gatho 1108
Almaricius (Amaury) Lestendart, seigneur de Hanches, épouse Richilde, ca 1050 ou 1060, dont sont issus :
– Rahier, chevalier, seigneur de Hanches, cité en 1114, mort en 1119 (cf. lettre ci-dessous)
– Joscelinus, cité en 1108
– Guarinus ou Warinus, cité en 1108
– Paganus (Payen), cité en 1108, chanoine de Chartres en 1114 (en 1108, seigneur de Hanches, chanoine du chapitre de Chartres, il donne l’église de Hanches à l’abbaye de Saint-Père, en vallée de Chartres et en 1114, aux moines de Marmoutier du prieuré de Saint-Thomas).
– Amabrius, cité en 1108
– Letburgia
– Eustachia
2. Enfin, dans les PO 1999, fol 86, il y a la transcription d’une lettre de Rahier Lestendart, seigneur de Hanches :
« Anniversarium Domini Raherii Standardi filii Almarici Domini temporalis de Hanchiis qui obiit anno Domini 1109 pro quo debetur presbitero de Hanchius unum sextarium bladi super granchiam de Hanchiis.
Litterae Raherii filii Almarici de Hanchiis et Pagani Clerici frateris ejus anno Domini 1114. »
« Pour l’anniversaire du seigneur Rahier Lestendart, fils d’Amaury, seigneur temporel de Hanches, qui est mort l’an 1109 pour lequel il devait au prêtre de Hanches un setier de blé à prendre sur la grange de Hanches. »
Lettre de Rahier fils d’Amaury de Hanches et Payen clerc, son frère, année 1114.
Copie de la lettre in PO 1699 fol 86
3. On remarquera que ces Lestendart étaient seigneurs de Hanches entre 1050-1060 et 1119.
Les seigneurs de Beynes auraient-ils pris le surnom puis le nom de Lestendart après avoir acquis la seigneurie de Hanches ?
4. L’explication de l’origine du nom de Lestendart, souvent donnée comme évidente, affirmant que le premier porteur du nom était porte-étendard lors des guerres, est séduisante. Elle ne vient en tout cas pas de Guillaume de Lestendart qui était porte-étendard lors de la bataille de Taggliacozzo en 1268, bataille que livra Charles 1er d’Anjou contre Conrad dit Conradin de Hohenstaufen lors de la conquête du royaume de Naples. Ce nom était déjà porté par la famille.
Ce qu’il faut retenir sur les origines de la famille de Lestendart
La famille de Lestendart descend soit des premiers seigneurs de Montfort, soit des seigneurs de Beynes. Ceux-ci sont probablement apparentés.
La thèse de la descendance de la famille issue de Guy de Montfort, frère de Simon de Montfort, ne tient pas, les dates ne concordant pas.
Il y avait une famille ou des familles de Lestendart bien avant ces ascendances supposées.
Elles peuvent néanmoins être liées par le biais du changement de nom de Beynes en Lestendart en particulier lors de l’acquisition de la seigneurie de Hanches.
Voyons maintenant cette famille de Lestendart en détail
En cliquant sur les liens ci-dessous, vous allez pouvoir étudier en détail les différentes branches de cette famille.
Le tronc de l’arbre généalogique de la famille
La branche française
Bonne lecture !